Articles

Clinamen

Image
                                                                        Clinamen                                                                       par Elsa Caruelle-Quilin (psychanalyste)                 Il « analyse », comme on dit, le film « Eyes wide shut » de Stanely Kubrick : « non mais quand même, j'espère que c'est pas vrai que le sexuel n'est qu'un bouche trou... qu'autrement il n'y a que la nuit   tout autour... dégoulinante... parce que si c'est ça, franchement, on est mal barré ! ». Nous rions, c'est la fin de la séance. Après la coupure donc, lui encore : « non mais vous riez, c'est parce que c'est votre métier, mais, moi, il faut que je vive avec ça, maintenant !». Il ri, encore, il sort.               Le rire donc, encore une fois (voire travaux précédents, « fou rire » ). Ici le rire comme expérience ironique.   On entend, à même le transfert de cet analysant, la cure comme pratique ironique : « 

RÉEL, SYMBOLIQUE, IMAGINAIRE : DU REPÈRE AU NŒUD

Image
      par Vincent Clavurier Vincent Clavurier, « Réel, symbolique, imaginaire : du repère au nœud », Essaim 2010/2 (n° 25), p. 83-96. DOI 10.3917/ess.025.0083   Pourquoi le ternaire RSI est-il figurable du borroméen ? Partant de cette question apparemment simple, nous isolons deux logiques distinctes à l’œuvre dans l’enseignement de Lacan concernant le ternaire : celle dite « du repérage » et qui préside à son apparition en 1953 et celle dite « nodale » qui apparaît avec la borroméanisation de RSI à partir de 1973. Nous qualifions la première de logique du repérage en raison de sa proximité avec la démarche cartésienne de mise en coordonnées algébriques de formes géométriques (repère cartésien). Mais cela ne va pas sans problèmes et l’apparition du lien borroméen en 1973 vient « comme une bague au doigt » (Jacques Lacan) résoudre certains d’entre eux. Nous explorons alors avantages et limites de cette nouvelle présentation de RSI par le borroméen à trois consistances,

Qu’est-ce que serait une clinique de l’articulation des registres

Image
   par Lucas Grimberg   Qu’est-ce que serait une clinique de l’articulation des registres , au-delà d’une clinique dite de l’articulation du symbolique, fondée sur un sujet qui déchiffre la vérité ?  Je vais commencer mon propos en vous faisant part d’un type spécifique de demande que je reçois. Je suis inscrit sur Doctolib, en tant que psychologue. Je reçois donc un certain nombre de patients qui, en prenant rendez-vous avec moi, prennent rendez-vous avec un psychologue . Première séance, je demande, qu’est-ce qui vous amène ? Les patients m’expliquent les raisons de leur prise de rendez-vous, puis, assez régulièrement, ponctuent leur propos par un signifiant précis : ils disent : ‘voilà pourquoi je voulais consulter un professionnel’ . Un autre terme du même ordre qu’on entend beaucoup, avec la multiplication des diagnostics (TDAH, Hauts potentiels, etc), c’est ‘spécialiste’ . Dans mon expérience, cette adresse à un professionnel va de pair, dans les premiers entretiens, avec une

Pourquoi y-a-t-il un trou plutôt que rien ?

Image
  par Elsa Caruelle-Quilin - psychanalyste                                        Pourquoi y-a-t-il un trou plutôt que rien ?    Cette question introduit les travaux de préparation de notre journée qui posera la question, au delà d'une clinique de la vérité fondée sur un sujet qui déchiffre la vérité, au delà donc de ce qu'on pourrait appeler une clinique de l'articulation du symbolique, d'une clinique de l'articulation des registres.   Avec le discours capitaliste, nous n'avons désormais plus affaire à « un nœud ready-made » (Skriabine), nous n'héritons plus d'un nouage en prêt à porter, celui opéré par le nom du père. Autrement dit, avec le discours capitaliste, le nœud n'est plus à lire comme au temps du sujet supposé savoir, mais à écrire. Le nœud est désormais une construction dans l'analyse (Freud, 1937).   Cela signifie que ce que Freud appelait la réalité psychique n'est plus gravée dans le marbre du père mort. C'es

Noeud

Image
 Par Pierre Skriabine